J’aurai beaucoup de mal à croire que vous, qui me lisez depuis si longtemps déjà, ne connaissiez pas ce qu’est le “Staking“.
Pourtant, que vous l’ayez entendu pendant un débat entre le meilleur modèle de consensus décentralisé : “Proof of Work“ vs “Proof of Stake“. Ou bien parce qu’un des projets qui vous intéressait l’affichait fièrement comme utilité pour son token sur son site web.
Je le répète une fois encore, vous ne savez pas ce qu’est le staking, vraiment pas.
Enfin, ce que vous ne savez pas, c’est que désormais, ce mot est devenu un mot valise, utilisé à tort et à travers partout. Comme si l’avoir sur son site web ou la liste à points des utilités pour son token, apportait immédiatement de la valeur au produit proposé, et au token qui le bonifie.
Eh bien, laissez-moi refroidir tous ces builders de projets qui font l’erreur, NON le staking n’est pas une utilité si simple à concevoir pour un utility token.
Pour apporter un peu de contexte, un utility token, c’est un token qui est déployé sur une architecture plus large, une blockchain d’infrastructure comme Ethereum, Solana, Polygon, Algorand, etc…
Ce sujet m’a été inspiré par cet article.
Dedans, il utilise l’exemple d’une proposition d’amélioration qui a été faite par un utilisateur qui s’appelle Animoca sur la gouvernance du ApeCoin.
La proposition, la voilà :
Je vous le traduis : “La taille des pools de staking et la durée de la période ont été conçus pour inciter la participation à l’écosystème pendant la période de staking“.
Concrètement, la proposition qui est faite est un peu plus simple d’esprit, l’idée c’est de récompenser ceux qui ont déjà des tokens APE, avec plus de tokens APE.
Je vais répondre un petit peu plus tard.
D’abord, regardons plus en détails ce qui était spécifié dans la proposition qui a été faite le 22 mars 2022 :
Environ 17.5% de l’offre totale de ApeCoin va être utilisée et distribuée sur 3 ans, jusqu’à la fin de cette période de staking. Autrement dit, on va utiliser presque un cinquième de l’offre totale d’un jeton, pour récompenser ceux qui en ont déjà.
Si on regarde dans l’histoire de notre marché, le “staking“ avait un sens bien défini et logique. Prenons l’exemple d’Ethereum. Lorsqu’un utilisateur se décidait à staker ses ETH, il devenait un “validateur”.
L’action de “stacker“, permet à l’utilisateur d’avoir une responsabilité créatrice de valeur sur le réseau, ici, gérer les smart-contracts déployés sur le réseau ainsi que le registre de transactions et de son intégrité.
(On ne rentre pas dans les détails techniques, mais il y a aussi toute la responsabilité de participation au consensus décentralisé.)
C’est pour ce travail, qui apporte de la valeur ajoutée à l’ensemble de la structure, qu’il est récompensé par une partie des tokens émis par l’inflation. En d’autres termes, on ne lui donne pas plus d’ETH, juste parce qu’il possède déjà des ETH. On lui donne plus d’ETH parce que son travail est bénéfique pour l’ensemble des utilisateurs du réseau, il apporte de la valeur.
Dans le cas du ApeCoin, c’est assez délicat.
Si on s’attarde rapidement sur les chiffres, je vous disais que 17.5% de la supply de ApeCoin sera utilisé pour cette campagne. Ce qui représente 175 000 000 de ApeCoin. Et comme c’est écrit sur le screen plus haut :
“Ceci sera financé avec le fond réservé à l’écosystème“
Le “fond de l’écosystème” ou “Trésorerie de la DAO“ ou “Treasury“, ça représente 47% de la supply si on regarde cette token cap table :
Donc 175 000 000 de ApeCoin, représente environ 37% de cette trésorerie.
Cette campagne de staking cherche donc à utiliser plus d’un tier de la trésorerie de la DAO pour récompenser les holders de ApeCoin, pendant 3 ans.
Il n'y a rien qui vous choque là ? Ils font quoi de productif ou qui apporte de la valeur les holders ? Eh bien pas grand-chose en réalité.
Je dirais même absolument rien.
Cobie, le rédacteur de l’article que je cite plus haut, résume la proposition de cette campagne de staking en disant que l’on paye simplement les holders de ApeCoin, pour continuer de holder des ApeCoin. Formulé autrement, on incite les holders de ApeCoin, à ne pas vendre leur ApeCoin pendant 3 ans, en leur donnant toujours plus de ApeCoin.
Imaginez qu’un projet vienne vous voir en tant que Holder et vous dise :
Svp, ne vendez pas vos tokens ! Regardez, je vous en redonne pleins d’autres pendant 3 ans, vous avez vu ? Il est génial mon projet, vraiment, ne vendez pas !
Vous ne trouveriez pas ça étrange vous ? Personnellement, on dirait le redflag ultime. Quand on regarde le vesting schedule, on peut même se faire une autre réflexion. Yuga Labs et les fondateurs, ont d’abord été une année entière sans recevoir de tokens, ensuite, ils en reçoivent un petit peu tous les mois jusqu’en mars 2026.
En incitant les holders à staker leur ApeCoin pendant au moins 3 ans, ils tentent tout simplement de mettre en place un modèle de réduction de la pression vendeuse éventuelle de ceux qui se rendraient compte que le ApeCoin ne sert finalement absolument à rien. Il n’a aucune utilité réelle, aucune valeur.
J’espère me tromper, mais on dirait que Yuga Labs et les Fondateurs font en sorte de faire durer le cirque pour attendre un bull et se retirer avant que ça ne devienne plus dramatique.
Les fonds d’une trésorerie pourraient servir à faire tant de choses fantastiques pour apporter plus de valeur à l’écosystème d’ApeCoin dans sa globalité.
Mais… non.
Au lieu de ça, on préfère dépenser plus de 175 000 000 de ApeCoin, soit énormément de dollars, dans une campagne qui incite la rétention de la liquidité sortante pendant au moins 3 ans. (S’ils ne retrouvent pas un autre moyen ingénieux d’éviter une énorme vente en masse en utilisant encore les fonds de la trésorerie.)
Honnêtement, je me demande comment la proposition a pu passer en mars 2022, ça soulèverait de belles questions sur la neutralité de la DAO.
Après, quand on regarde la gueule de la trésorerie, surtout de sa composition, on comprend mieux pourquoi on cherche à éviter le plus possible de voir la liquidité s’en aller :
Sur les 480 616 821$ de la trésorerie, pas moins de 480 544 115$ sont en ApeCoin. Pour plus de transparence que cette interface un peu trop trompeuse et mal organisée, c’est donc un joli 99.9% de la trésorerie du projet qui est composée de ApeCoin.
Mais bon, y a quand même un peu d’USDC :)
Ceux qui ont répondu plus haut que c’était un peu shady, vous aviez raison. Enfin, pas totalement, c’est CLAIREMENT shady.
Finalement, les holders de ApeCoin, se retrouvent dans une sorte de piège où tous les acteurs se demandent si vendre est réellement une solution. À la seconde même où une vague de vente trop importante va se déclencher, soudainement plus personne n’ignorera les problèmes que tout le monde s’efforce de garder sous le tapis. Et la vague s’intensifiera.
La situation me paraît vraiment complexe, et comme on le voit bien ici, une campagne de staking, avec un rendement promis, n’est pas forcément de bon augure.
Si un token n’a foncièrement aucune valeur, en donner plus de ne changera rien, il aura toujours une valeur négative, voire néfaste pour celui qui a décidé de rentrer dans le train.
Dans le cas du ApeCoin, le “staking“, n’a aucune raison d’exister. Leur modèle ne récompense aucune action créatrice de valeur ou bénéfique pour qui que ce soit dans leur écosystème.
Il ne fait que créer une illusion d’utilité pour qui pose son token dans le smart-contract, on ne devrait pas être appelé staking. Bloquer son collatéral doit donner un certain rôle important, ou des accès à des fonctionnalités non accessibles autrement sur l’application utilisée, bref apporter de la valeur à celui qui prend le risque de bloquer sa liquidité pendant une certaine période de temps.
Les modèles de staking robustes et efficients, sont tout sauf simple à modéliser et demande une réflexion profonde en amont. Le mot staking est devenu courant depuis la course aux L1 et aux rendements sur la DeFi en 2020, il a été réutilisé à chaque fois qu’on demande à un utilisateur de bloquer sa liquidité dans le but de réduire la vélocité d’un token.
Fâcheusement pour les plus mesquins parmi les fondateurs de projets, tout fini par ce savoir avec un peu de recherche et de persévérance.
Vous savez tout ! Maintenant, vous pourrez enfin dire que vous savez ce qu’est le staking. Des exemples comme ApeCoin, on pourrait en trouver des tonnes dans l’histoire de la DeFi. Ceci dit, j’ai bon espoir qu’avec une amélioration des compétences, on finisse tous par devenir plus alertes quand nous verrons des redflags pareils se pointer devant notre nez.
Et peut-être qu’à l’avenir, le staking, retrouvera ses lettres de noblesses.
L’application mobile de Meria est lancée !
Si vous êtes avec nous dans cette industrie, alors vous connaissez probablement la chaîne youtube de Hasheur. Au-delà d’être un créateur de contenu, Owen Simonin est aussi un entrepreneur de renom qui a lancé sa solution Meria en 2017, qui s’appelait “Just Mining“ à l’époque.
Je le remercie lui et son équipe pour la confiance qu’ils m'accordent et pour être les partenaires de cette newsletter.
La proposition de valeur de l’entreprise, c’est de casser les idées reçues en rendant l’investissement en cryptomonnaie simple, rapide, agréable et surtout réglementé puisque l’entreprise est reconnue par l’autorité des marchés financiers comme étant une entreprise PSAN (Prestataire de Services sur Actifs Numériques) agrée depuis 2021.
Bref, comme le dit le site lui-même, investir en crypto : “Dans les règles de l’art“.
Le service le plus important que l’entreprise offre à ces clients, est un service de staking qui prend une forme hybride entre une approche centralisée et décentralisée :
Un client qui débute, peut tout simplement s’exposer au staking depuis la plateforme Meria (Centralisée)
Un client plus expérimenté peut tout simplement choisir son validateur directement depuis son wallet de préférence (Décentralisée)
Un autre moyen pour les utilisateurs de venir chercher des rendements sur leurs cryptos-actifs, c’est d’utiliser des stratégies de prêts et d’emprunts sur la Finance décentralisée.
Peu importe le choix de l’utilisateur, ces investissements sont répertoriés sur un tableau de bord complétement personnalisé et ludique pour améliorer l’expérience, même pour les moins initiés.
Mais, tout ça, certains le savent peut-être déjà…
L'annonce que souhaite faire l’entreprise aujourd’hui, c’est le déploiement de leur application mobile depuis ce 29 janvier 2023 !
C’est un nouveau tournant pour l’entreprise qui peut, pour de nombreuses raisons, rendre son expérience utilisateur bien plus avantageuse.
La première raison, c’est l’amélioration drastique de l’accessibilité.
Si un PC, même portable, ne se retrouve pas forcément avec nous pendant nos déplacements, notre téléphone, lui, reste constamment avec nous.
Désormais, un client qui utilise les services de Meria, pourra accéder à l’ensemble des services dont je parlais plus haut, qui sont tous déjà intégrés nativement, simplement en déverrouillant son mobile.
Ensuite, l’interface d’utilisation a été longuement réfléchie pour procurer le parcours utilisateurs le plus limpide possible et éviter toute friction pour ceux qui débuteraient dans leur aventure sur le marché.
Que ce soit pour acheter ses premières cryptomonnaies, les placer en staking ou en lending (prêts sur la DeFi pris en charge par Meria) pour la première fois, ou encore pour récolter les intérêts de ces différents services, tout est faisable directement depuis l’application mobile de Meria.
L’ergonomie et la praticité pour les utilisateurs est, par défaut, bien meilleure puisqu’un téléphone est naturellement plus pratique à utiliser et à transporter qu’un PC. C’est un choix stratégique très intéressant qui va grandement augmenter la rétention des utilisateurs de leurs services !
L’application est disponible sur Android et IOS directement avec ce lien tracké.
Merci à tous d’avoir lu jusqu’au bout, j’espère vous avoir enseigné quelque chose.
À la semaine prochaine.
Yrile.
L analyse de Ape pousse à la réflexion et donne des pistes pour analyser les projets sous l angle de la tokenomic,très interessant.
Merci
APE, ce megashitcoin du future. DUMP IT.